JP. Tricoire à Grenoble… merci pour la visite, mais quel avenir pour la France ?
Quel honneur pour les salariés Français de Schneider qui, en ce mois d’août 2021, auront reçu deux visites de leur PDG Hong-Kongais : JP. Tricoire Xiansheng ’’himself’’ !
Lors de son récent passage à Grenoble (pour la première fois depuis 18 mois), celui-ci s’est fait présenter tout le travail accompli depuis que la crise sanitaire l’avait assigné à résidence.
Louant l’implication des équipes françaises lors de cette crise, il s’est dit « fier des résultats obtenus ».
Il est juste de saluer l’engagement de chacun au cours de la pandémie, parfois au prix de sacrifices familiaux, d’heures supplémentaires passées pour respecter le « Time to Market », d’optimisations réalisées à chaque niveau pour satisfaire le « Design to Cost »…
Par contre, nous attendons toujours un accord télétravail digne de ce nom, qui compense au moins les frais supplémentaires assumés par un grand nombre de salariés lors du télétravail forcé !
M. Tricoire s’est également exprimé sur le contexte très favorable à Schneider Electric, et les promesses
de bénéfices toujours plus exceptionnels avec le retour aux vraies priorités : back to Business !
Effectivement, les indicateurs macro-économiques montrent que le monde revient peu à peu au « Business as Usual » :
après un recul de 3,5% en 2020 (Covid oblige), le PIB mondial devrait croître de 6% en 2021.
La bourse reprend ses droits, et le cours de l’action Schneider Electric n’a jamais atteint de tels sommets !
Bonne nouvelle donc : entre dividendes et hausse des cours de l’action, l’argent devrait rentrer à flots… dans les poches de nos actionnaires !
Pourtant, malgré le discours optimiste de notre PDG, une majorité des salariés Français de Schneider Electric a beaucoup de mal à envisager sereinement son avenir dans un contexte où les mauvais coups se multiplient dans l’hexagone.
Ce sont par exemple :
- des Accords de Performance Collective négociés sous la menace, imposant des reculs sociaux aux salariés en vue réduire leur taux horaire, et souvent accompagnés de baisses d’heures de productions voire de baisses d’investissements sur les sites
- des Accords de Modulation mis en place par manque de matières premières pour nos chaînes de production (la pénurie étant aggravée par l’application des méthodes « Lean », qui a réduit les stocks à peau de chagrin pour minimiser les coûts)
- le remplacement des CDI par des intérimaires à l’occasion des départs en retraite, sans espoir de titularisation ’’faute de besoin identifié et validé » (extrait de l’accord GEPP Article 5.2). Plus de 20% de salarié.e.s intérimaires en permanence sur nos sites de production, mais que faut-il de plus pour que les besoins soient identifiés et validés ?
- le recours à la sous-traitance pour le développement de produits phares de notre catalogue, avec l’externalisation de compétences clés. Une vieille recette qui fournira tous les prétextes pour fermer
nos sites « en douceur ». - ( … )